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Naturisme : les 10 règles d’Albert (3)

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En 1949, Albert Lecoq publie aux éditions Bornemann un ouvrage exposant les 10 règles du naturisme, tels qu’il les conçoit, et les défendra ensuite dans d’autres publications. L’ouvrage résume sa pensée en 32 pages.

Par Jean-Luc Bouland

Dans son introduction, Albert Lecoq explique la logique de la philosophie naturiste. Puis la développe en exposant 10 règles fondamentales…qu’il faut remettre aujourd’hui dans leur contexte historique, pour ne pas s’offusquer sans raison. Ces dix règles sont : 1, La santé ; 2, l’hygiène ; 3, l’exercice et le repos ; 4, l’air et le soleil ; 5, l’alimentation ; 6, la désintoxication ; 7, l’hygiène sexuelle ; 8, l’hygiène de l’esprit ; 9, les sentiments ; 10, la morale naturelle. Après avoir présentés les 5 premiers, voici des extraits des cinq derniers.

6/ la désintoxication -Par l’exercice, le repos, les saines pratiques de plein-air, l’être a déjà entrepris une large désintoxication de son organisme. Les règles alimentaires naturistes ont aidé à éliminer le plus possible tout ce qui peut y avoir de toxique dans ce que nous absorbons. Mais il reste à combattre deux grands vices de l’homme : le tabac et l’alcool (…)

Il y aurait beaucoup à dire sur les méfaits de l’alcool, apéritifs et spiritueux. Nous ne parlerons même pas de l’ivrognerie, indigne d’un vrai naturiste. L’alcoolisme a pénétré dans tous les milieux; on le pratique aussi bien au bar populaire que dans les salons mondains; les mixtures changent seulement d’appelation. Le vin, non frelaté, peut être consommé avec modération. Les jus de fruits constituent un agréable apéritif. En dehors des nombreux accidents organiques produits par l’alcool, celui-ci exerce son action néfaste sur l’intelligence et sur les qualités morales. Un alcoolique à n’importe quel degré n’a pas la maîtrise de soi. Son caractère n’est pas stable. Son exemple serait dégradant dans un milieu naturiste. Songeons aussi aux conséquences héréditaires (…)

Il existe de nombreuses matières toxiques que l’on peut réunir sous le titre de stupéfiants. Il est évident que la règle naturiste en condamne formellement l’usage.

7/ L’hygiène sexuelle – Nous avons dit, au chapitre de l’hygiène, de maintenir chaque jour les organes sexuels en parfait état de propreté. Il ne faut considérer aucune partie du
corps comme honteuse. Il y a encore bien des préjugés à combattre à ce sujet. Toute maladie vénérienne sera traitée d’urgence et sérieusement. Au seuil de rapports douteux, employer toujours des moyens prophylactiques ou même s’abstenir. Les conséquences sont trop graves pour être négligées. L’éducation sexuelle doit commencer chez l’enfant. Il est préférable de révéler à celui-ci, d’une manière progressive, les mystères de la procréation.
Les enfants des deux sexes, élevés ensemble, avertis et mis en garde, ne manifestent jamais d’étonnement. Pour eux, tout est naturel. Même s’ils voient des grandes personnes nues, ils constatent les différences comme un état de choses sans commentaire. La puberté se passera chez eux sans accidents physiques ou moraux, puisque les causes même de l’inquiétude sont absentes (…)

Physiologiquement, dès qu’ils ont l’aptitude à procréer, les sexes subissent une attirance, répondant ainsi aux lois et aux desseins de la nature. L’individu, homme ou femme, qui, étant adulte, n’a pas encore trouvé son complément, a tendance à «sublimiser »son instinct sexuel et, d’après certaines théories, il peut ainsi donner plus de force créatrice à son œuvre (professionnelle, artistique, sociale), Mais il est également vrai que bien des chastes sont sujets à des troubles physiques et psychiques. La nature nous a donné des organes pour procréer et reproduire ainsi l’espèce ; les rapports des sexes sont des processus naturels (…)
Les abus provoquent la décrépitude précoce, de même que les excès alimentaires. Le naturiste recherche la mesure en tout et ne dépasse pas ses possibilités.

8/ L’hygiène de l’esprit -La santé du corps favorise celle de l’esprit. L’homme doit rechercher constamment l’équilibre de ses plans: physique et spirituel. Le cerveau peut être considéré comme un muscle que l’on maintient en bon état, que l’on assouplit, entretient, développe. Il y a un mécanisme de la pensée que la psychologie a révélé. L’intelligence de l’enfant est formée par les études, mais celles-ci ont plus souvent, comme
résultat, d’amasser une somme de connaissances sans une véritable formation de la pensée (…)

Classons nos connaissances et précisons nos buts. Nous avons tous un ou plusieurs buts dans la vie, ou plus exactement des buts principaux et des buts accessoires ; il est nécessaire d’avoir un but. Nos pensées et nos actes seront conformes aux fins que
nous souhaitons. Penser avant d’agir. Il est bon d’avoir quelques principes, sans en exagérer la rigidité. Le naturiste part de quelques critères directement inspirés des lois de la nature, cosmiques ou biologiques. Nous pouvons, ainsi armés, construire notre logique en employant toujours une méthode objective(…)

Le naturiste, par son contact permanent avec la nature et ses lois, par la pratique constante d’une vie saine, acquiert une nouvelle manière de sentir, de penser et de concevoir les choses. Il recherche l’harmonie en tout, et l’harmonie est dans l’équilibre.

9/ Les sentiments -Des activités purement matérielles ou cérébrales n’emplissent pas totalement une vie. Notre être affectif a besoin d’expressions. Certes, dans le monde
plein d’embûches où nous vivons, il est nécessaire de posséder de la fermeté de caractère et le contrôle de ses sentiments. Il ne faut pas confondre sensiblerie et sensibilité.
L’existence est devenue âpre, les individus se renferment sur eux-mêmes, deviennent égoïstes, luttent pour la possession des biens par une multitude de moyens dont le plus grave est celui de ne pas se soucier d’autrui (…)

Notre bonté doit s’exercer constamment dans notre entourage. Ne sommes-nous pas sensibles, en retour, à l’affection des nôtres et aux intentions amicales qui nous sont manifestées ? Le contrôle de soi joue utilement dans les questions affectives ; les sautes d’humeur du lunatique sont déplorables ; les explosions d’affection suivies, souvent pour une vétille, de manifestations colériques et agressives dénotent un tempérament peu
sociable et qui demande à être sérieusement éduqué (…)

La recherche de la beauté et de la perfection apparaît comme un besoin constant et primordial. Nous nous faisons une conception humaine de la beauté, nous lui avons donné des lois d’équilibre. La beauté illumine notre vie. Les arts traduisent intimement nos sentiments (…) On pourrait reprocher au naturiste d’être friand de clichés; il n’en est rien ; si la nature l’attire, c’est parce qu’il la sent intimement et qu’il y découvre les véritables causes de la vie.

10/ La morale naturelle – Nous avons la notion du bien et du mal. D’où l’homme tient-il cette conscience qui semble innée? Nous en trouvons l’explication soit dans les doctrines spirituelles, soit dans l’atavisme. Des morales particulières peuvent se former selon les milieux. Un point qui tient au cœur de l’homme, c’est la liberté ; celle-ci n’est jamais que relative car nous sommes assujettis à un déterminisme cosmique et biologique et à des obligations sociales. Mais nous devons tout de suite juger qu’il ne faut pas empiéter
sur la liberté d’autrui. Comme tout le monde ne pratique pas cette règle importante de la vie collective, nous sommes obligés de nous défendre contre ceux qui nous nuisent, en cherchant à neutraliser leur action ; faisons-le sans méchanceté (…)

Il faut nous débarrasser de sentiments comme la haine, l’envie, l’orgueil qui empoisonnent notre propre existence et nous rendent insociables. La vie est une lutte perpétuelle ; toute l’échelle animale nous en donne l’exemple; nous devons donc lutter, mais sportivement, grâce à notre courage et à notre travail (…) Le naturiste construit sa propre philosophie. Il fait appel aux enseignements de la nature dont il cherche à humaniser la brutalité aveugle (…) La morale édifiée par les hommes est, en de nombreux points, artificielle. Bien des préjugés sont à renverser, bien des clartés à apporter.
La morale des mœurs, en particulier, est contra- dictoire, selon les coutumes et les climats. Le critérium de tout naturiste réside dans cette simple question : est-ce conforme ou non aux lois de la nature?

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