Un projet canadien pour préserver la nudité

Le 10 mai 2025, le site canadien Lapresse publiait un dossier à dimension internationale. Que faire pour protéger les images de nudité artistique ou naturelle reprises après piratage sur des sites pornographiques ? Cela concerne aussi les naturistes.

« De nombreux sites pornographiques se spécialisent dans le piratage de scènes de nudité ou de sexualité dans les films et les séries, au mépris du droit d’auteur. Des centaines d’actrices et d’œuvres québécoises sont touchées. « Odieux », « dégradant », « troublant », « épouvantable » : artistes, artisans et producteurs demandent un renforcement législatif » écrit Charles-Eric Blais-Poulin dans un dossier publié sur le site Lapresse le 10 mai dernier.

Sans conteste, cela vaut aussi pour les actrices et films de tous pays, comme pour des reportages sur le naturisme diffusés sur des chaines généralistes. C’est ainsi que sur des sites pornographiques similaires on trouvera régulièrement des extraits de Nymphomania avec Charlotte Gainsbourg, Benedetta avec Virginie Efira ou La vie d’Adèle, etc… De quoi expliquer que les actrices soient de plus en plus réticentes à tourner des sites de nus…

Dans ce dossier, le journaliste canadien interroge la réalisatrice Anne Emond « qui a vu passer de nombreux corps nus et entrelacés devant sa caméra » pour des films régulièrement repris sur les sites X depuis 2011. « Ça m’écœure », déclare Anne Émond. « Chaque fois, ça me brasse, ça me vire à l’envers, et je me demande comment filmer les corps des acteurs en ne sachant pas comment ils vont être réutilisés. Il y a un sentiment de culpabilité. » Mais, dit-elle aussi, « En rhabillant son art, la société se priverait d’un regard « qui est important, qui permet de montrer la sexualité dans un contexte beaucoup plus sain », avec une plus grande palette de corps et de pratiques ».

Pour l’acteur comme pour le réalisateur, pour le reporter comme pour la personne qu’il interviewe, la question de l’après, de la récupération est constante. Mais si cela entraîne le refus de faire, ce sont les autres qui en sortent vainqueurs… Et cela vaut aussi pour tout ce qui sert à promouvoir le naturisme, alors que les réseaux sociaux multiplient les restrictions et les interdits.