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Autobiographie du nudiste de Saint-Macaire

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Jean-Louis Allanic, né en 1928, commença tout petit à défier la norme, à imposer sa différence, et sa nudité. Entre 1950 et 2010, ce breton provocateur, installé en Aquitaine, fréquenta régulièrement la prison au nom de ses convictions. Son autobiographie vient d’être publiée, à l’initiative de l’historien Jean-Pierre Constant. Voici notre première lecture estivale conseillée.

Par Jean-Luc Bouland

« Frondeur, libre par principe, Jean-Louis Allanic, nudiste déclaré, fut des années 1950 à sa disparition en 2010 l’objet de la curiosité de tous, voyeurs, spectateurs, hommes de loi et journalistes », écrit Jean-Pierre Constant, qui vient de contribuer à rendre public le manuscrit précieusement gardé dans un tiroir de la maison de Saint-Macaire. Historien des mœurs, enseignant universitaire, Jean-Pierre Constant, originaire du Bordelais, a répondu ainsi à la volonté de Flore, la fille de Jean-Louis Allanic. L’ouvrage est publié aux éditions L’Harmattan, maison qui, en 2020, édita son premier ouvrage consacré à François Mauriac, un enfant du pays, proche de Saint-Macaire.

« Une légende voulait que les vikings se soient arrêtés à Saint-Macaire (…) C’est bien un viking que je rencontrai en 1998 : Jean-Louis Allanic, 70 ans, fringant. Devant sa blanche villa neuve, à l’exacte limite de Saint-Macaire et Saint-Maixant, face à cette hutte-grotte-bulle de béton teinté que ce géant d’un mètre quatre-vingt-quatorze, jadis blond comme les blés, avait construite de ses mains nues, au moins à partir de 1961, lui-même alors aussi nu qu’à la première minute de son existence. Aucune clôture en ceinture n’en empêchait alors l’accès ni la vue… Au grand plaisir (plus ou moins honnêtement scandalisé) des voyageurs du Paris-Agen, nez collé à la vitre de leur compartiment de train, avisant le gymnosophe bâtisseur. Et sa famille ! Tous « tout nus » (question d’hygiène vitale ». ». D’entrée, signant la préface de cet ouvrage de 150 pages richement illustré, et annoté avec le concours de Flore Lamarque-Allanic, Jean-Pierre Constant donne le ton. Jean-Louis Allanic était « un personnage », et son épouse Hélène, premier amour breton et mère de ses 4 enfants, son indéfectible alliée.

Jean-Pierre Constant a rencontré plusieurs fois Jean-Louis Allanic, partageant le même besoin de nature et de liberté. Le temps a passé, puis il a rencontré Flore, et décidé de réaliser son souhait en contribuant à rendre public le manuscrit autobiographique, pour apporter un ultime témoignage, qui peut avoir des résonnances aujourd’hui.

La nudité dès l’enfance

Le style est agréable, alerte, et l’histoire prenante, s’attardant plus sur l’enfance et l’évolution de la pensée d’un homme, puis d’une famille, que sur la pratique naturiste proprement dite, développant peu la vie du lieu (Saint-Macaire) après la création du CS Bordeaux, sinon à travers nombre de documents et articles de journaux regroupés en fin d’ouvrage.

Jean-Louis allanic découvre la nudité collective très jeune, quand la rumeur dans son village dit qu’il se passe des choses au château de Salles, propriété d’un certain marquis de Kerouartz, dans la forêt bretonne, près de Gingamp. Certaines lavandières prétendaient y avoir aperçu « des femmes, des enfants, des hommes se promenant quéquette au vent . En fait, à cette époque, on savait peu qu’il existait des associations gymnosophiques, d’ailleurs très sélectives (…) Pour la population qui ne pouvait concevoir le nudisme, l’exhibition d’une humaine créature dans le plus simple appareil constituait, religieusement, un grave péché et, civilement, un gros délit. » (p26). A 10 ans, Jean-Louis veut vérifier, découvre un couple et ses 4 enfants entièrement nus, et trouvera ensuite toute les occasions pour les imiter, quand il est seul dans la forêt, une habitude qu’il ne perdra plus, même à l’adolescence. « Ce qui m’était arrivé était extraordinaire et me semblait tellement risquer la dérision que je préférais garder le secret. Et bien ! Ce secret, c’était que moi, le réputé pudique, j’étais devenu naturiste, disons plutôt nudiste, le nudisme n’étant qu’une des disciplines du naturisme, bien que le plus caractéristique » (p49)

A 22 ans, sa relation avec Hélène, jeune fille de deux ans plus jeune que lui, s’intensifie, au point qu’il découvre avec elle l’amour physique, et qu’il l’initie au naturisme, ou tout du moins à vivre nu. Ils se marièrent, et décidèrent de quitter la bretagne pour aller vers le sud, s’arrêtant à Tours, faisant une halte prolongée à Angers, avant de descendre près de Bordeaux. Entre temps, il aura aussi fait son premier passage par la case prison, pour des « emprunts » de bicyclette, qu’il concevait comme des farces…mais pas les propriétaires.

Un hâvre bordelais…peu discret

Quittant Angers avec leur fille Aurore Jean-Louis et Hélène arrivent enfin dans le Bordelais, et s’installent à Saint-Mariens, à 50km de Bordeaux, dans un ancien presbytère attenant à un vieux cimetière où « il faisait bon se promener, surtout nus, le soir, quand nous ne risquions plus, ou si peu, d’y rencontrer quelqu’un ». (p93). (…)

Lire l’article complet dans Naturisme Magazine N°77

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