Comment définir la pudeur en 2025 ? Est-ce une notion moderne ou un concept obsolète ? Publié récemment, un ouvrage placé sous la direction de Bruno Py et Bernard Andrieu, et réalisé avec la collaboration de Clotilde Bricot, pose la question en matière de droit et de philosophie. En abordant notamment les thèmes du naturisme, de l’exhibitionnisme et du voyeurisme.
Qu’est-ce que la pudeur ? A-t-elle toujours été la même en fonction des époques et des civilisations ? Concerne-t-elle autant l’attitude intellectuelle que l’apparence physique et la relation aux autres, privée ou publique, liée ou non à la notion d’intimité ? 40 ans après Histoire de la pudeur, l’ouvrage de référence de Jean-Claude Bologne, d’autres universitaires viennent de se pencher sur le sujet, et publier un ouvrage, certes moins dense, mais tout aussi passionnant.
« Dès lors que des êtres humains s’observent, se montrent ou se touchent, il est question de pudeur. Ni les machines, ni les animaux n’ont de pudeur, laquelle est le produit d’une conscience. La pudeur est un sentiment, une gêne, une timidité, qui est liée au dévoilement du corps. Le mot pudeur a longtemps figuré dans le code pénal, au titre des infractions d’outrage à la pudeur et d’attentat à la pudeur», écrivent ses initiateurs, Bruno Py et Bernard Andrieu, aidés par Clotilde Bricot.
Ainsi, notent-ils, « l’outrage visait à sanctionner des spectacles choquant pour la pudeur du public, alors que l’attentat punissait des actes de contacts sexuels imposés. Le nouveau Code pénal a écarté le mot et substantiellement modifié les incriminations. Au-delà de l’évolution de la sémantique, la disparition du terme de pudeur procède du même mouvement sociétal qui a rendu obsolète la notion de bonnes mœurs. Il faut néanmoins s’interroger sur la légitimité de cet effacement.»
Peut-on faire abstraction de toute référence à une norme autre que le respect de la liberté individuelle ? Telle est l’une des question posée par cet ouvrage de 180 pages, regroupant des textes d’une dizaine de contributeurs, et traitant de sujets aussi complémentaires dans cette thématique que les Femen, l’allaitement en public, l’exhibitionnisme, l’impudeur artistique, et bien entendu le naturisme. « Parfois revendiquée, souvent assumée, forcément subjective, la pudeur varie selon les individus, les situations et les contextes. Cet ouvrage étudie autant la pudeur de la nudité voilée, ou dévoilée que le ressenti de la pudeur blessée, voire outragée », résument les auteurs, citant Mark Twain : « La pudeur est née avec l’invention du vêtement. (Ed. Kaïros Droit – 180p – 15€).
Découvrez la présentation détaillée de l’ouvrage dans Naturisme magazine N°94 (Parution janvier 2026)
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