Le choix des uns, le regard des autres

Comment être soi-même face aux autres, à leurs injonctions, leurs conseils et leurs réticences ? Comment résister aux attaques inappropriées sans être fermées aux remarques raisonnables ? En milieu naturiste, par principe, chacun est libre d’être lui-même, chacune d’être elle-même, sans craindre le regard et le jugement des autres. Mais qu’en est-il de retour dans la vie « normale » face aux autres qui, majoritairement, ne partagent pas nos convictions ? Naturisme Magazine aborde ce sujet de l’apparence et du bien-être dans le dossier de son numéro 93.

L’actualité, amplifiée par les réseaux sociaux et les influenceurs plus ou moins compétents, déborde de « condamnations » de tel ou tel look, souvent au détriment de « people » censés montrer l’exemple. Ainsi, la chanteuse Lizzo qui luttait voilà quelques années contre la grossophobie en termes véhéments, n’hésitant pas à s’afficher nue pour montrer ses rondeurs, à totalement changé de discours depuis qu’elle utilise un médicament soi-disant miracle, détourné de sa vocation initiale, qui lui aurait fait perdre 20 kilos. Le Body positive perd du terrains, et le bodyshaming revient en force. Récemment, en commentaire d’un reportage sur le naturisme diffusé sur Arte (et repris sur Youtube), on pouvait lire un commentaire fustigeant « le fameux body positif qui coûtera cher à l’état quand il faudra les soigner, diabète, cancer, Hypertension artérielle, artériosclérose, infarctus du myocarde, AVC, etc ..etc ..».

Des exemples permanents

L’été aidant à dénuder les corps, et parfois à les montrer, les « people », principalement les femmes, n’hésitent pas à le faire sur les réseaux sociaux, provoquant systématiquement des réactions indignées. Le corps serait-il honteux ? Même quand il correspond aux critères esthétiques valorisés ? Exemples.

En août 2025, Jade Leboeuf, influenceuse et fille du footballeur Franck Leboeuf, aurait eu le tort d’aller à la plage seins nus, en compagnie de son fils. Ce serait honteux pour certaines. Elle a vertement répondu que « un torse d’homme ne choque personne, mais celui d’une femme dérange ? Ce n’est pas une question de respect, c’est une question de conditionnement. Les enfants ne naissent pas avec cette vision sexualisée, ce sont les adultes qui la leur transmettent ». En juillet, c’était une anglaise, Mel Shelton, qui agaçait ses voisins en bronzant nue sur son balcon, et en déclarant « appris à aimer son corps et incitant d’autres femmes à faire de même ». Le mois précédent, en Australie, c’est Shianne Fox qui déclenchait un scandale en revendiquant le droit d’être seins nus dans la rue pour travailler, comme les hommes, avec les mêmes arguments. Tout comme Charlotte Cardin ou Britney Spears, cette dernière étant jugée « libre » ou « dépressive » selon les médias quand elle affiche sa nudité (…)

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