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Débat canadien pour des seins nus

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Interpellée le vendredi 21 août pour pratiquer le « topless » à la plage, la canadienne Claudine Lacroix n’a pas apprécié, et revendique ce droit. A l’encontre du maire de la commune, qui juge cette pratique « immorale », les naturistes québécois ont pris publiquement position.

Vendredi 21 août 2021, Claudine Lacroix a été interpellée par une dame qui l’a menacée d’appeler la police pour dénoncer son comportement alors qu’elle se trouvait sur la plage du lac Héroux à Saint-Boniface (Canada). Un comportement qui choque Mme Lacroix, celle-ci soutenant qu’elle a les mêmes droits que les hommes qui peuvent être torse nu sans être importunés. Interrogée sur Radio Canada par Marie-Claude Julien, dans l’émission Toujours le matin, elle a précisé que « rien dans le Code criminel canadien n’interdit explicitement aux femmes d’avoir les seins nus en public. La loi interdit certes de commettre des actions dites indécentes, mais laisse les tribunaux interpréter ce qui constitue ou non un tel acte« .

La « Une » du Nouvelliste.

Le site Le nouvelliste, sous la plume de Sébastien Houle, précise : « Claudine Lacroix n’est pas pudique, elle en convient. Elle ne cherche toutefois pas à provoquer, soutient-elle, se baigner les seins nus est une question de confort, voilà tout. Vendredi, à la plage du lac Héroux, à Saint-Boniface, canicule aidant, elle a donc choisi de laisser tomber son «haut». C’en était apparemment trop pour les mœurs locales. «Est-ce que vous saviez que le nudisme est interdit sur les plages municipales? J’ai pris votre numéro de plaque. La prochaine fois, ça risque d’être la police», l’a ainsi interpellée une passante« .

Encore bouleversée par sa mésaventure, le lundi suivant, la jeune femme soutenait que ses seins étaient recouverts d’une serviette au moment de l’échange. «Je lui ai dit que je n’étais pas nue. Elle m’a répondu que je l’étais tantôt», relate-t-elle. Claudine Lacroix dit être demeurée cordiale, malgré son émotion.

Féministe, mais pas particulièrement militante, elle déplore le deux poids, deux mesures. «Sur une plage, où 100% des hommes sont torse nu, pourquoi on ne choisit pas d’être dans nos droits? Un haut de maillot de bain ou une brassière, c’est vraiment pas confortable», s’indigne-t-elle.

La municipalité réprouve…

Les autorités de Saint-Boniface n’ont pas donné suite aux appels du journaliste, qui précise que « selon la réglementation municipale disponible en ligne, tout porte à croire que les élus n’ont jamais statué sur la question. Le seul article qui traite d’indécence sur la voie publique interdit d’y uriner, sans plus. Aucune mention n’est faite de nudisme ou de tenue appropriée sur les plages municipales« .

Pour le criminaliste Vincent Montminy, l’enjeu se situe en zone grise et est matière à interprétation. «Ce n’est ni légal ni illégal, ça serait à la discrétion d’un agent. À partir du moment où il y a un but sexuel, là ça devient illégal», observe-t-il. Le cas le plus simple est celui de l’allaitement, où clairement, aucune connotation sexuelle ne peut être évoquée, remarque l’expert.

Mais pour le maire de la commune, Pierre Desaulniers, cité le lendemain dans le même média, «C’est pas trop trop fort de la tête, se promener tout nu là. Il y a du monde qui va là avec leurs enfants», s’indigne-t-il, invitant ses citoyens à faire appel aux forces de l’ordre si un «méfait» est constaté. Il assure que la Municipalité va solliciter un avis juridique afin de voir les moyens qu’elle pourrait prendre pour remédier à la «situation». «Je vais en parler au conseil municipal, mais on ne peut pas aller s’assoir là pour voir s’il y en a qui se promènent tout nu».

La FQN prend position !

Suite à cet incident, et à son retentissement médiatique, la Fédération québécoise de naturisme a publié un communiqué officiel de soutient, relayé aussi sur sa page Facebook. Pour sa part, Michel Vaïs, fondateur de la FQN et auteur de l’ouvrage « Nu, simplement », publié en 2012, a tenu à apporter la précision suivante : « la jeune militante Gwen Jacob avait pris part en Ontario à un procès en cours, à partir de 1991, qu’elle a finalement remporté en appel. NULLE PART on n’interdit les seins nus en public, sur une plage, etc. Les parcs n’ont pas ce pouvoir, pas plus que la police locale, les municipalités, ni le gouvernement du Québec ou d’une autre province. La SEULE LOI qui s’applique est l’article 170 du Code criminel du Canada, qui sanctionne l’indécence, pas nécessairement la nudité. Ce sont les « gestes indécents », l’action de provoquer, de choquer, qui sont sanctionnés (pas toujours interdits) par la loi. Cela n’a rien à voir avec la pratique du naturisme paisible, qui consiste à se faire bronzer simplement les seins nus sur une plage. Qu’il y ait ou non des enfants autour ne change rien !

La « une » de Radio Canada, en 2017, suite à une autre polémique.

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