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Randonner nus, et alors ?

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Naturistes depuis plus de 20 ans, Nat et Nat* ont découvert la randonue voilà une dizaine d’année. Une sensation d’osmose avec la nature qu’ils souhaitent partager par leur témoignage.

Se détendre nus sur une plage ou au bord d’une rivière labellisées naturistes en Ardèche ou Méditerranée.
Se réveiller et prendre son petit déjeuner nus dans une camping naturiste au pied du Mont Ventoux puis terminer la matinée en lisant « Vivre nu » de Margaux Cassan au bord de la piscine.
Toujours nus, terminer une partie de pétanque par un apéro entre amis dans un centre de vacances au bord de l’océan. Voici des situations banales pour des naturistes.

Mais s’aventurer nus, chaussures de marche aux pieds, sac sur le dos dans un espace public potentiellement à la vue de tout le monde c’est franchement autre chose.
Nous sommes naturistes depuis le siècle dernier. Nous avons découvert la randonue il y a une dizaine d’année et nous regrettons juste de ne pas l’avoir testée plus tôt.


Alors pourquoi ?


On n’explique pas une randonue, on doit la vivre !
Être en osmose avec la nature, juste connecté aux éléments et pas à la 5G, sentir sa sueur couler sans entrave, le vent l’assécher rapidement sans qu’elle reste emprisonnée dans un tissu en coton, être infiniment libre au-delà des limites d’un camping et jusqu’à l’horizon, etc… ça ne se décrit pas, ça doit se ressentir à travers tous les pores de sa peau, sans entraves.
Et les sensations, vous verrez, sont extraordinaires ! Vous connaissez le plaisir sans pareil de nager nu, personnellement je le trouve sublimé par l’effort d’une randonue en pleine nature, en liberté.
En contrepartie, il faut bien en parler, une insécurité latente : et si on rencontre des textiles ?

Alors comment

D’abord choisir des chemins de randonnée « noirs » c’est-à-dire éviter les GR trop fréquentés. Randonner en groupe, mixte de préférence. Et avoir toujours un paréo à portée de main pour se couvrir rapidement en cas de besoin. Cela nous est déjà arrivé, les textiles ont été soit amusés, soit bienveillants (ou les deux) très rarement agressifs.

Mais souvent on passe une journée entière sans rencontrer personne.
Vers midi on piquenique tous ensemble à l’ombre d’un chêne avec un verre de rosé à la main (un seul parce que ça casse les jambes…).
Beau moment de convivialité, puis on se remet en marche pour terminer cette randonue et retourner à nos véhicules, mais tout doucement afin de retarder le moment où il faudra se
vêtir de nouveau (à moins que ce ne soit l’effet du rosé…).
Enfin, on rentre le soir avec le sentiment d’avoir vécu une expérience sensorielle et physique rare dans le jardin d’Eden de nos belles montagnes, forêts, prairies ou garrigues.
Et surtout avec le désir de recommencer le week-end suivant.


Et l’article 222-32 alors ?


On n’est jamais à l’abri de la mauvaise interprétation d’un gendarme, procureur ou juge.
Mais randonner nu, dans la nature, sur un chemin peu fréquenté, en groupe mixte membre d’une association de randonue (statuts déposés en préfecture) sans attitude équivoque et en ayant les moyens de se couvrir très rapidement est-ce « une exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui » ?

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