Yoga, 2cv et naturisme. Un cocktail marseillais révolutionnaire !
Début 2011, je passe la soirée chez des amis, Eric et Magali. Je savais qu’ils étaient naturistes. Il m’en avaient déjà parlé plusieurs fois, et ils avaient essayé de me tenter, mais sans aucun succès. Ce soir-là, dans le fil de la conversation, ils me lancent un défi : si Eric vient avec moi à mon cours de yoga, je devrais les accompagner dans un camping naturiste ! Intérieurement, je rigole : Eric est plus rugbyman que maître yogi… Je suis certaine que ce pari va finir aux oubliettes ! Ce que je ne soupçonnais pas, c’était son opiniâtreté et sa détermination à me convaincre de sa philosophie de vie, qui pour moi, à l’époque était si particulière et tellement inenvisageable…
Quelques semaines plus tard, il est venu à mon cours de yoga ! J’ai informé la prof qu’il était… très débutant, et le cours a commencé ! 1h30 de postures alliant une souplesse qu’il n’avait pas, à la maîtrise respiratoire qui lui manquait pour se relaxer. Non sans efforts et grimaces, Eric a tenu bon jusqu’au bout… 7 ans après, il s’en souvient encore, et il en parle comme une épreuve. Seulement voilà, j’avais perdu mon pari ! Une date est donc rapidement fixée : mon baptême de naturisme se passerait à la Natudeuch du 15 mai 2011, au domaine de Bélézy !
Entre-temps, sans doute pour me rassurer, ils me proposent une initiation lors d’une journée piscine chez eux, en petit comité, juste avec eux et leurs filles. Mais malgré les encouragements de ces dernières : « mais pourquoi tu gardes ton maillot ? », je ne réussis pas à quitter mon satané maillot, esseulée au milieu de cette si gentille famille… toute nue !
Bref, le jour arrive et je dois faire mon sac. Et là : c’est la panique ! Moi qui voyageais beaucoup et qui avais l’habitude de préparer ma valise méthodiquement en quelques minutes, je suis perdue. Je ne sais pas quoi mettre dans ma valise, que je regarde, et qui reste vide. Si je porte des vêtements, va-t-on se moquer ? Comment ça se passe, le soir, s’il fait froid ? Le seul conseil qu’Eric m’a donné : « emporte un paréo, ça t’aidera au début… » OK, donc un paréo, ça, j’ai ! Mais comme il semble petit, seul, au fond de ma grande valise… Finalement, je change la valise pour un sac. Et ce faisant, je sens que je vais vers une nouvelle Roxane, que je vais faire, que je suis en train de faire un truc de fou, quelque chose de complètement différent de ma vie d’alors, que je vais me… découvrir, probablement ?
J’arrive à Bélézy, Eric se dénude très rapidement, Magali n’est pas encore là pour me soutenir. Je suis dans la tente. Habillée. Je me sens si seule. Par la fenêtre, j’aperçois plusieurs hommes au dehors qui discutent avec Eric. Et là, je me sens encore plus seule, je me dis : « OK. Je vais sortie à poil de cette tente, je vais aller vers ces gens que je ne connais pas, et je vais leur dire bonjour… naturellement ? Mais c’est n’importe quoi !!! » Il m’a fallu dix bonnes minutes, qui m’ont paru des heures, pour me décider. Mais j’ai fini par en sortir. Et mes craintes, mes doutes se sont évanouis tellement vite, que je ne suis pas arrivée à y croire pendant un bon moment ! Les regards bienveillants, les sourires, l’ambiance décontractée, l’impression que les gens s’intéressent vraiment à l’autre, sans aucun jugement ni physique ni social… et tout avec un tel naturel, tout cela m’a définitivement convaincue du bonheur de vivre nue !
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