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Ce qui se voit, et ce qui est

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Dans son édition de janvier-février 2022 Naturisme Magazine (N°74) ouvre le dossier sur ce qui est visible, et son interprétation, concernant notamment le dénuement du corps en public. Entre allaitement et couverture de revue, monokini et circoncision, il y a beaucoup à dire.

Par Jean-Luc Bouland

Pas de nudité frontale en couverture du N°74 ? Oui, mais ce n’est pas la première fois, loin de là. La pandémie et les restrictions sanitaires n’ont pas perturbé l’équipe de la revue au point de vouloir en masquer son identité. Créé en 2009 par des naturistes sincères, Naturisme Magazine ne renie rien en choisissant de mettre une telle photo en couverture. L’annonce faite d’une déclinaison en 5 point de son investissement dans la cause naturiste en est une preuve évidente et complémentaire.

D’aucuns rappelleront peut-être que « le naturisme se vit, et ne se montre pas » en pensant que la rédaction a adopté le « pour vivre heureux, vivons cachés », posture fort controversée par les adeptes du vécu de la nudité intégrale dans l’espace public. Point de cela non plus.

Toutes compréhensibles et justifiées qu’elles soient, ces réactions opposées illustrent pleinement l’esprit qui a motivé le choix du premier dossier de cette année 2022, « Le corps visible ». Ce qui est visible n’explique pas tout, et chacun sait que les apparences peuvent être très trompeuses, quand elles sont jugées à l’aune de notre seul ressenti, sans compréhension de ce qui les anime.

Être ou Paraître ?

Être et Paraître.

Et si les deux étaient indissociables ?

Être ou Paraître ? Être et Paraître. Et si les deux étaient indissociables ? Le sujet est récurrent, déjà soulevé voilà plus de cent ans par les pionniers du naturisme, qui prônaient alors l’être face au paraître. A chacun sa beauté, affirment certains. Soyez-vous-même, au-delà des diktats et des codes de la société, surenchérissent les autres. Un vaste débat, qui aujourd’hui multiplie controverses et contradictions. Et auquel nul ne peut échapper.

En novembre 2021, c’est à Brain, en Belgique, dans la banlieue de Bruxelles, que la thématique est redevenue publique, à l’initiative de l’association « Egalité des Chances ». Enseignant à Mons, Eric Genot s’est penché sur le poids des apparences dans la société d’aujourd’hui, proposant une conférence-atelier très explicite : « L’impact de la beauté est incontournable. Le plus dangereux est la conviction de ne pas être concerné par l’apparence. ». Une façon peut-être abrupte de débattre sur la beauté au 21ème siècle, afin d’aborder « une époque de l’histoire humaine sans précédent ! ».

En Guadeloupe – Photo Joëlle Billat

Parmi les questions soulevées, on notait : « Quoi de neuf sur le plan des apparences ? Qu’est-ce qui a changé ? Comment et pourquoi ? Quels sont les enjeux ? Faut-il s’inquiéter ? Où va-t-on ? Quel est le rôle réel des médias ? Le bodypositivisme, une solution ? » Cela voulait être « Un regard plutôt historique et réflexif sur l’obsession de la beauté, la tyrannie de l’apparence ». Tout un programme qui ne peut laisser indifférent les naturistes, militants ou simples pratiquants, ne serait-ce que pour mieux exprimer leur art de vivre.

Dans ce dossier, Naturisme Magazine annonce toute une série d’enquête à venir, à dater du printemps, débute un article en plusieurs parties sur la circoncision, et annonce de nouvelles rubriques développant ce thème dans les mois à venir. Des enquêtes et rubriques qui trouveront tout leur intérêt en y incluant des témoignages. Vos témoignages.

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